AD PERPETUAM REI MEMORIAM

François Régis Alexandre BIDA
1763-1847

 

Le chanoine François Régis Alexandre BIDA (1763-1847).

Neveu de Vivent Bida, de Louis Barthélemy Bida, mort chanoine de Reims, le 13 décembre 1817, et de Pierre François Régis Bida, ancien jésuite, vicaire de Pouillon de 1773 à 1780, curé de Prouilly en1780-81, mort curé d’Oiry Marne), le 30 septembre 1782, François Régis Alexandre Bida était né à Compiègne, alors du diocèse de Soissons, sur la paroisse Saint-Antoine, le mercredi 2 novembre 1763, de Jean-François Bida, docteur en médecine et de Jeanne Françoise Gambart de Lignières et il avait été tenu sur les fonts du baptême, le même jour, par son aïeule paternelle, Marie-Thérèse Jacquemart, épouse de Jacques Bida, marchand à Charleville, pays d'origine de la famille [1].

D'après une note autographe que nous possédons, François Régis fut élève au Séminaire d'Issy de1783 à 1787. Il avait reçu la tonsure le 26 juillet 1783 et le diplôme de maître ès arts (qui correspondait, en fait, à notre baccalauréat ès lettres), de l'Université de Paris, le 22 décembre1786. Il devint également bachelier en théologie et obtint le 14 octobre 1787, ses lettres dites de quinquennnium (attestation de cinq années d'études dans l'Université), et de nomination (droit des gradués à être nommés aux bénéfices vacants en janvier, avril, juillet, octobre), et il fit enregistrer ces lettres à Reims par devant les Notaires royaux apostoliques pour la ville et le diocèse de Reims, le 30 septembre 1788. Il avait été ordonné prêtre quelques jours auparavant et fut nommé vicaire de Saint-Sulpice de Pierrefonds (Oise), ville qui appartenait alors au diocèse de Soissons, en 1789 ; il entra dans le nôtre, où l'appelaient tous ses souvenirs de famille dès l'année suivante. Le curé de Fraillicourt, Nicolas Dessain étant mort, le 19 décembre1789, après quarante-six ans de séjour dans cette paroisse, l'abbé Bida obtint son poste le 31 décembre 1789 et en prit possession le 5 février 1790.

L'abbé Bida refusa le serment à la Constitution civile du clergé et s'exila en 1791, mais dès les premiers jours de 1795 il devait être de retour dans la région de Chaumont, sinon dans sa paroisse, car le 25 janvier de cette année, Mgr de Talleyrand alors exilé à Essenach lui accordait des pouvoirs plus étendus, nécessaires pour faciliter l'exercice de son ministère en ces temps si troublés.

Au Concordat, il conserva jusqu'en 1807 sa cure de Fraillicourt, et desservit en même temps Renneville, de 1802 à 1804.

En 1807-1808, nous le retrouvons curé de Bourcq et de Mars-sous-Bourcq. Après le décès de M. Pognon, inhumé le 27 janvier .1808, il est nommé à Seraincourt où sa première signature apparaît sur les registres le 4 mars de cette année et où il demeurera jusqu'au 23 juillet 1813, ayant été nommé le 1er juin précèdent, à la cure d'Asfeld, vacante, depuis le 26 mai par la mort de Pierre Didier et desservie provisoirement par J.-B. Vaulthier, curé des Grandes-Armoises.

Chanoine honoraire de Reims, le 1er mai 1817, démissionnaire de sa cure le 30 juin suivant, il va à Charleville, comme aumônier du couvent de la Providence (qui comptait alors 37 darnes, 18 converses et 120 élèves pensionnaires), et professeur d’Écriture Sainte au Séminaire. « Il était, remarque M. le chanoine Ladame, un homme considérable dans le clergé de Charleville. » (Discours du 31 juillet 1906, p. 8).

En 1822, quand le Séminaire de théologie fut ramené à Reims, M. Bida demeura dans son poste d'aumônier ; peu après l’union des Dames de la Providence aux religieuses du Sacré-Cœur (1834), il fut promu chanoine titulaire, le 25 août 1835 et mourut à Reims, le 9 février 1817.

M. l'abbé Docq, curé actuel de Seraincourt, possède le portrait de François Régis Bida qui a laissé à cette paroisse de nombreuses reliques, accompagnées de certificats d'authenticité rédigés de sa main.

Ce vénérable prêtre avait d'ailleurs une dévotion particulière aux reliques des saints, il les collectionnait avec amour, nous en avons la preuve dans la longue liste de celles qu'il possédait, liste rédigée et signée de sa main, à Charleville, le 5 août 1817. On y lit, ces lignes, à la suite de la description du reliquaire qui les contenait : « La plupart des saintes reliques contenues dans le susdit reliquaire ont été apportées de Rome par Mgr de Jacquet, évêque de..., ancien suffragant de Liège et ancien secrétaire du P. Benoîst XIV, dont le neveu ou parent, M. l'abbé de Jacquet, les tira d'une Boëte de Reliques dont Monseigneur se servait pour la consécration des autels où il insérait des reliques de martyrs ; et cet abbé les envoya en grand nombre à une de ses parentes, religieuse du S. Sépulcre de Charleville, après la mort de laquelle elles furent données à Mde Ste Agnès, Religieuse de cette maison qui était chargée d'arranger des reliquaires qu'elle distribuait au dedans et au dehors, et qui, en 1787, me fit don de celui-ci »

Nous ne savons ce qu'est devenu le reliquaire, doublement précieux, comme on va le voir, de l'abbé Bida ; l'énumération des nombreuses parcelles qu'il renfermait, se termine par cette mention intéressante : « Fil de la tunique de serge de la Révérende et auguste Mère Thérèse de Saint-Augustin, Mde Louise de France, fille de Louis XV, Prieure du monastère de S. Denys, morte en 1787. (Lequel me fut envoyé par la vénérable Mère Marie-Thérèse de Saint-Augustin, Prieure du monastère de Compiègne, martyrisée à Paris en 1794).

« N. B. Ce Reliquaire fut, en 1787, pendant huit jours, entre les mains des Religieuses Carmélites de Compiègne, qui y insérèrent plusieurs des Reliques susdites et qui, depuis, furent martyrisées à Paris, en 1794.

N, B. La petite bourse violette, avec 2 cordons verts qui enferme ce Reliquaire, fut tricotée des mains de la vénérable Mère du Cœur de Marie qui fut martyrisée avec les autres Religieuses en la susdite année 1794. »

La carmélite ici désignée était une rémoise, Marie-Antoinette Hanisset. Les relations de l'abbé Bida avec le Carmel de Compiègne devaient être fréquentes. Son père était le médecin de là Communauté ; « quant à lui, il avait une reconnaissance particulière pour la prieure dont les bons conseils l'avaient guidé vers la sacerdoce ; il venait de temps en temps au Carmel, soit y dire la messe, soit y prêcher. » Ces lignes de M. Victor Pierre dans son ouvrage Les Seize Carmélites de Compiègne (p. 42), s'appliquent à François Régis et non à son oncle, le chanoine Louis Barthélemy Bida, aumônier du Carmel de Reims, avec lequel le docte écrivain le confond, car ce dernier, né le 17 juin 1736, ordonné en 1760, vicaire à Attigny en 1763, n'avait pu être guidé vers l'autel par la Mère Thérèse de Saint-Augustin, professe en 1775, élue prieure seulement en 1785. [2]

Amable Frézet


[1] Jacques Louis Xavier, frère de François Régis, né le 26 mars 1765, à Compiègne, ordonné diacre et prêtre à Reims, les 6 juin et 19 décembre 1789, appartenait alors au clergé du diocèse de Soissons. Le 29 décembre 1789, il prend possession de la chapellenie de Saint-Jean-Baptiste d’Hermonville, qu'avait résignée en sa faveur son grand-oncle, Jean François Jacquemart (ancien jésuite, directeur des Carmélites de Reims) et qu’avait possédée auparavant, jusqu'au 30 avril 1781, son oncle Vivent Bida. Il entra dans le diocèse de Reims par un exeat ad tempus, daté de 1790 et non révoqué. Fidèle pendant la Révolution, il émigra en Allemagne. Nommé curé de Monicy-Notre-Dame, en octobre 1802, il passa à la cure de l'Échelle, le 1er messidor an XII ; curé de Juniville et doyen du Châtelet, le 1er juillet 1813, il vécut ensuite comme prêtre habitué à Charleville, de 1826 au 3 février 1843, date de sa mort. Il repose dans la tombe du clergé au cimetière de cette ville.

[2] Bulletin du Diocèse de Reims, 1913.

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