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ROIS DE FRANCE SACRÉS A REIMS
années |
rois |
consécrateurs |
1223 |
Louis VIII le
Lion |
Guillaume de
Joinville
(archevêque de Reims) |
1226 |
Louis IX le
Saint |
Jacques de
Bazoches
(évêque de Soissons, siège de Reims vacant) |
1271 |
Philippe III le
Hardi |
Milon de
Bazoches
(évêque de Soissons, siège de Reims vacant) |
1286 |
Philippe IV le
Bel |
Pierre Barbet
(archevêque de Reims) |
1315 |
Louis X le
Hutin |
Robert de
Courtenay
(archevêque de Reims) |
1317 |
Philippe V le
Long |
Robert de
Courtenay
(archevêque de Reims) |
1322 |
Charles IV le
Bel |
Robert de
Courtenay
(archevêque de Reims) |
1328 |
Philippe VI de
Valois |
Guillaume de
Trie
(archevêque de Reims) |
1350 |
Jean II le Bon |
Jean de Vienne
(archevêque de Reims) |
1364 |
Charles V |
Jean de Craon
(archevêque de Reims) |
1380 |
Charles VI |
Richard Picque
(archevêque de Reims) |
1429 |
Charles VII
conduit par Jeanne d'Arc |
Renaud de
Chartres
(archevêque de Reims) |
1461 |
Louis XI |
Jean Jouvenel
des Ursins
(archevêque de Reims) |
1484 |
Charles VIII |
Pierre de Laval
(archevêque de Reims) |
1498 |
Louis XII |
Guillaume
Briçonnet
(archevêque de Reims) |
1515 |
François Ier |
Robert de
Lenoncourt
(archevêque de Reims) |
1547 |
Henri II |
Charles de
Lorraine
(archevêque de Reims) |
1559 |
François II |
Charles de
Lorraine
(archevêque de Reims) |
1561 |
Charles IX |
Charles de
Lorraine
(archevêque de Reims) |
1575 |
Henri III |
Louis de Guise
(évêque de Metz, siège de Reims vacant) |
1610 |
Louis XIII |
François de
Joyeuse
(archevêque de Reims non ordonné) |
1654 |
Louis XIV |
Simon Legras
(évêque de Soissons, siège de Reims vacant) |
1722 |
Louis XV |
Armand-Jules de Rohan
(archevêque de Reims) |
1775 |
Louis XVI |
Charles-Antoine
de La Roche-Aymon
(archevêque de Reims) |
1825 |
Charles X |
Jean-Baptiste
de Latil
(archevêque de Reims) |
La
cérémonie du Sacre des rois de France
L’ordre du Sacre et du Couronnement des
rois de France a été reproduit d'après celui du sacre de Charles V, dont
l'original se trouve au British Museum.
Le roi arrive à Reims la veille qui est
un samedi, le Sacre ayant lieu un dimanche. Il descend à l’archevêché
qui devient pour lors " palais royal ". Avant l'existence du jubé, un
échafaudage qu’on atteint par des escaliers, a été préparé au milieu de
la cathédrale, « entre les deux chœurs », c’est à dire entre les deux
rangées de stalles occupant les dernières travées de la nef.
Après les complies de samedi, un
peloton, composé des gardiens ordinaires et de délégués de la suite
royale, surveille les portes de l’église pour que le roi puisse y faire
une prière nocturne sans être dérangé. Le matin venu, entrent dans la
Cathédrale tout le clergé, les pairs et la noblesse. Puis l'archevêque
envoie deux évêques chercher le roi qui'il accueille dans le chœur.
Des sièges sont disposés autour de
l'autel, sur lesquels prennent place les 6 évêques et les 6 seigneurs,
pairs de France. Entre prime et tierce arrivent les moines de Saint-Remi
en procession avec la sainte ampoule. L'archevêque va les accueillir à
la porte de la cathédrale et iI reçoit l'ampoule de la main de l'abbé
qu'il conduit au choeur, tandis que les moines attendent la fin des
cérémonies et le retour de l'ampoule, soit à Saint-Denis, soit à la
chapelle de Saint-Nicolas de l'Hôpital.
Ont été posés déjà préalablement sur
l'autel les insignes royaux : la couronne, l'épée dans son fourreau, les
éperons d'or, le sceptre et la verge surmontée d'une main d'ivoire, que
l'abbé de Saint-Denis-en-France a apportés à Reims et qu'il surveille
lui-même, debout à côté de l'autel. Le roi enlève ses vêtements, à
l'exception d'une tunique de soie et d'une chemise, ouvertes sur la
poitrine et entre les épaules.
Il est chaussé d'abord de sandales de
pourpre, semés de lis d'or, par le grand chambellan de France, le duc de
Bourgogne lui met les éperons qui sont retirés aussitôt, l'archevêque le
ceint de l'épée qu'il tire du fourreau et lui donne entre les mains ; le
roi la passe au sénéchal de France ou au connétable qui la portera
devant lui dans l'église et plus tard jusqu'à l'archevêché.
Puis l’archevêque ouvre la sainte
ampoule, en retire une petite quantité du saint chrême, à l’aide d’une
aiguille d’or, et la mélange au chrême préparé pour le Sacre du roi «
qui seul parmi tous les princes de la terre excelle par le glorieux
privilège d’être oint d’une huile envoyée du ciel ».
Le prélat l'oint sur la tête, sur la
poitrine, entre les épaules et sur les jointures des bras, alors que les
assistants entonnent l'antienne : Ils ont oint Salomon roi. Après cela,
le chambellan de France remet au roi une tunique de pourpre et une
chlamyde, l'archevêque lui donne le sceptre dans la main droite et la
verge dans la main gauche, prend la couronne de l'autel et la pose sur
la tête du roi, tandis que les pairs ecclésiastiques et laïques du
royaume la soutiennent de toute part. Entourant ainsi le roi, ils le
conduisent sur l'échafaudage ou le jubé, revêtu et orné de tapisseries,
où il prend place sur un siège éminent, afin d'être vu de tout le monde.
Après la messe, le roi redescend et reçoit l'eucharistie sous les deux
espèces devant l'autel, de la main de l'archevêque. Enfin, celui-ci lui
enlève la couronne et lui en impose une autre, plus légère, et c'est
ainsi qu'ils se rendent au palais, acclamés par la foule.
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